Au centre nord de l’Italie, on constate une disparition progressive du féodalisme.
Après l’an mille, on assiste pendant plusieurs siècles dans les villes du nord et centre-nord à un clivage entre factions des Guelfes et des Gibelins, issues de la discorde entre le pape et l’empereur du Saint Empire Romain Germanique dans la querelle des investitures. Ces factions sont respectivement en faveur du Pape et de l’Empereur.
Dans cette même période, on voit un puissant mouvement d’autonomie qui se réalise avec les républiques maritimes d’Amalfi, Gênes, Pise et Venise, et au sein des populations des villes avec l’émergence des communes libres.
La longueur des affrontements entre l’Empire et l’Église, la naissance d’une bourgeoisie mercantile dont les intérêts s’opposent à l’aristocratie rurale, conduit les villes à rejeter toute domination extérieure comme le féodalisme dont elles s ‘émancipent souvent.
Ces communes tentent de défendre leur autonomie face au Saint Empire Romain Germanique, et face aux États de l’Église. Elles s’unissent en ligue mais ne furent jamais assez fortes pour pouvoir s’opposer durablement à l’influence papale ou féodale et en raison de fortes rivalités internes.
Certaines villes se démarquent, comme Milan qui lutte efficacement contre le pouvoir impérial, ou Pérouse qui s’émancipe de la domination pontificale.
En Toscane, les communes sont nombreuses et le conflit le plus emblématique et important opposa Florence, guelfe, à Sienne, gibeline.
Cette époque est aussi celle d’union d’états italiens pour des motivations politiques et religieuses afin de mener les croisades, avec l’objectif de s’opposer à la progression des Musulmans et d’étendre le commerce vers l’Orient.
Notons parmi tous les évènements, la victoire à la bataille de Legnano de la Ligue lombarde (union de villes du nord) contre l’empereur Frédéric Barberousse en 1176, et la révolte des Vêpres siciliennes contre l’occupation des angevins de Charles Ier d’Anjou en Sicile en 1282, qui deviendront plus tard des symboles de l’éveil de la conscience nationale, comme dans le mouvement romantique du XIXe siècle.
En ce qui concerne la forme des gouvernements de la moitié septentrionale de la péninsule, on assiste au cours des derniers siècles du Moyen Âge, à la présence d’une part de Seigneuries récentes et des gouvernements liés à des familles nobles, qui sont souvent des représentants de l’antique féodalité, comme les Visconti et les Sforza à Milan, les Gonzague à Mantoue, les Este à Ferrare, les Ordelaffi à Forlì, et les Savoie dans le duché de Savoie et le Piémont, et d’autre part à des formes républicaines comme à Venise, Gênes et Florence.
C’est une véritable civilisation des communes qui s’est développée, accompagnée par la progression économique, spirituelle et artistique, alimenté par les idéaux de nombreux poètes, dont Dante Alighieri. En outre, un renouveau religieux s’impose au XIIIe siècle, avec Joachim de Fiore et François d’Assise.
Un véritable renouveau culturel émerge dès cette époque.
Cependant l’Italie connait de nombreuses guerres entre états italiens et des guerres civiles internes aux communes.
Le sud demeure sous domination étrangère : le Royaume des Deux Siciles – incluant le Royaume de Naples, une grande partie du sud de l’Italie et la Sicile – passa des normands aux germains, mais les angevins furent poussés sur le trône sous l’égide du Pape. Les français soutinrent les factions gibelines en faveur du Pape contre les guelfes en faveur de l’empire.
En Sicile, les aragonais remplacent les angevins mis dehors par la population lors des Vêpres siciliennes. Au XVe siècle, la succession au trône du Royaume de Naples passa des angevins aux aragonais.