Palais et musées royaux de Turin

Le somptueux Palais Royal de Turin, résidence royale des Savoie, est de nos jours intégré aux Musées Royaux. Ces derniers donnent aussi accès à la Chapelle du Saint-Suaire de Guarini ainsi qu’à l’Armurerie Royale, à la Bibliothèque Royale, au Musée d’Antiquité, à la pinacothèque de la Galerie Sabauda, et aux jardins.

Palais Royal de Turin

Le Palais Royal est un des plus importants édifices de Turin, une des résidences historiques de la famille royale de Savoie jusqu’en 1865. Il conserve des témoignages des fastes passés, quand il était fréquenté de nobles, rois, et ambassadeurs. Son style ostentatoire rappelle Versailles, avec la salle du trône, les salles à manger, salle de bal, tapisseries, etc.
En 1563 Turin devient la capitale du duché de Savoie, et peu après en 1584 Emmanuel-Philibert de Savoie confie à Ascanio Vitozzi la construction d’un nouveau palais, à la mort duquel succéda l’architecte Amedeo di Castellamonte.
Au cours du temps, les architectes royaux se succédèrent pour l’embellir, l’agrandir et le décorer.
Avec le transfert de la capitale italienne de Turin à Florence en 1864, avant Rome, le palais perdit peu à peu son rôle de résidence puis devint propriété de l’État avec la République italienne en 1946.

Les salles du premier étage sont ornées de plafonds sculptés avec de grandes allégories de Jan Miel et Charles Dauphin qui exaltent les vertus du souverain.
En 1688, Daniel Seyter est appelé de Rome pour a peindre la somptueuse galerie donnant sur les jardins. Il contribua avec le génois Bartolomeo Guidobono aux appartements du rez-de-chaussée. Victor-Amédée II confie à partir de 1713 à Filippo Juvarra la création de bâtiments administratifs, secrétariats, archives d’État, ainsi que le théâtre Royal
L’architecte Royal suivant, Benedetto Alfieri, conçut les décorations du deuxième étage, et les nouvelles salles des Archives décorées de fresques de Francesco De Mura et de Gregorio Guglielmi.
Avec Charles-Albert à partir de 1831, il y eu de nombreuses rénovations menées par Pelagio Palagi et en 1862 le nouvel escalier d’honneur.

Chapelle du Saint-Suaire

La Chapelle du Saint-Suaire (Cappella della Santa Sindone en italien) est un chef d’œuvre baroque fondée en 1690, création de Camillo-Guarino Guarini, père théatin et mathématicien, pour abriter le Saint-Suaire. Cette précieuse relique cédée à la maison de Savoie en 1453, est une toile en lin où l’image imprimée est identifiée par l’Église comme celle du visage du Christ, car considéré comme le linceul ayant enveloppé le corps de Jésus lors de sa mise au tombeau.
La chapelle est formée d’une rotonde coiffée d’une originale haute coupole. Auparavant placé sur l’autel central, le Saint-Suaire est depuis 1993 conservé dans une grande vitrine de verre et d’aluminium au fond de la nef de gauche de la cathédrale.
Guarini intégra l’ancien corps cylindrique a une nouvelle structure formée de trois arc inclinés, et surtout un dôme audacieux conçu comme une tour-reliquaire avec niveaux d’arcs superposés qui convergent vers l’étoile. L’intérieur est couvert de marbre noir veiné et orné d’une belle décoration avec arcs, piliers, statues ou chapiteaux de bronze. Incendiée en 1997, elle ne fut rouverte qu ‘en 2018.

Musée Royaux

Les Musées Royaux de Turin ont été constitués en 2016 en regroupant plusieurs musées, dont le Palais royal lui-même avec les Jardins royaux, la bibliothèque et l’armurerie royale, la pinacothèque de la Galerie Sabauda, le Musée d’antiquités, le Palais Chiabese et la Chapelle du Saint-Suaire.
C’est ainsi un vaste espace avec un parcours de près de 3 kilomètres, 400 000 œuvres d’art, qui accueille plus de 500.000 visiteurs par an.

Bibliothèque royale

Cette bibliothèque fut longtemps et reste une des institutions les plus importantes de Turin, avec ses témoignages de plus de miles ans. Fondée en 1839 par Charles-Albert de Sardaigne, elle compte actuellement environ 200 000 volumes imprimés, dont 4 500 manuscrits, 187 incunables, etc. Parmi les œuvres extraordinaires se trouve l’Autoportrait de Léonard de Vinci, le Codex de Turin de Léonard de Vinci, le carnet d’ingénieur de Francesco di Giorgio Martini, ou des dessins et toiles de grands artistes.

Armurerie Royale

La collection de l’armurerie royale, fondée par Charles-Albert de Savoie et ouverte au public 5 ans plus tard en 1837, rassemble des armures et des armes historiques remarquables, avec beaucoup de pièces uniques ayant appartenu à des personnages illustres.
Elle occupe la Galerie Beaumont du XVIIIe et la salle de la Rotonde.
La collection est issue à l’origine de collections du Musée d’antiquités et des arsenaux des villes de Turin et de Gênes, puis complétée par la suite.
En 1997, elle est inscrite avec la Bibliothèque Royale au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco.

Sa collection est des plus riches au monde, avec l’Armurerie royale de Madrid, celle de Vienne ou des chevaliers de Malte.
Les armes et armures recouvrant couvrent ainsi une période allant du Néolithique jusqu’au XXe siècle, et surtout des pièces remarquables de la maison royale des Savoie des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècle. Citons l’épée de Saint Maurice du XIIIe avec étui en cuir décoré du XVe siècle, un étrier orné d’émail de fabrication napolitaine du XIVe siècle, l’épée utilisée par Napoléon Bonaparte dans la campagne d’Égypte et à Marengo, les armes des rois de Sardaigne, dont l’armure japonaise offerte en 1870 à Victor-Emmanuel II de Savoie, un revolver Smith & Wesson, etc, ainsi que des objets précieux, drapeaux et médailles.

Musée d’antiquités

Fondé au début du XVIe siècle pour abriter les œuvres et les objets achetés par les ducs de Savoie au cours du temps, il est ce musée fut intégré en 1724 au Musée Royal de l’Université de Turin.
Le musée d’archéologie fut créé en 1940 lors de la séparation avec la collection égyptienne pour conserver les objets gréco-romains.
Il héberge ainsi notamment de nombreux vestiges du Piémont de l’antiquité avec des salles consacrées à l’Histoire de Turin, en face des vestiges du théâtre romain.
Au rez-de-chaussée, la section Manica Nuova est constituée de l’exposition Archéologie à Turin et des salles du trésor de Marengo. La section Territorio, dédiée à l’archéologie du Piémont, est en partie souterraine. Les Collections historiques sont le noyau du musée avec les nombreuses antiquités gréco-romaines notamment.

Galerie Sabauda

Cette galerie est une pinacothèque importante qui rassemble une belle collection de 700 peintures
allant du XIIIe au XXe siècle, dont une section dédiée à la peinture piémontaise (Giovanni Martino Spanzotti, Macrino d’Alba, Gerolamo Giovenone, Bernardino Lanino, Il Moncalvo, Tanzio da Varallo, Gaudenzio Ferrari et Defendente Ferrari, etc), une section de la peinture italienne (Beato Angelico, Duccio di Boninsegna, Piero del Pollaiolo, Andrea Mantegna, Bronzino, Filippino Lippi, Daniele da Volterra, Il Veronese, Oretto, Guercino, Orazio Gentileschi, Giambattista Tiepolo, Guido Reni, Bernardo Bellotto) et un important groupe de l’École flamande et hollandaise des XVe au XVIIe siècles, avec des noms tels que Van Dyck, Rubens, Rembrandt, Brueghel, Memling et Van Eyck.

Jardins royaux

Dans les jardins royaux conçus par André le Nôtre se découvre notamment la fontaine des Tritons, et plusieurs secteurs, dont Le Jardin du duc qui est la plus ancienne partie, le Jardin du Bosquet, le Jardin des Arts, les remparts et le Garittone, et les Jardins inférieurs

Palais Chiablese

Ce palais est le siège des expositions temporaires des Musées Royaux de Turin.

Carte et adresse

Piazzetta Reale, 1, 10122 Torino

Informations

• Site officiel : www.museireali.beniculturali.it
• Article Wikipédia : fr.wikipedia.org
• Galerie archéologique : museireali.beniculturali.it
• Salles du Palais Royal : mole24.it