Aoste

Aoste fut fondée en 25 avant J.-C. par les romains sous le nom de Augusta Praetoria. Elle est au carrefour de routes menant en France (via le tunnel du Mont Blanc ou le col du Petit-Saint-Bernard) et en Suisse (via le col du Grand-Saint-Bernard).
C’est de nos jours une petite ville agréable et animée où vivent près de 40.000 habitants. Du fait de sa position géographique, au centre de la vallée, on peut y séjourner pour explorer la région alpine et ses montagnes.

Patrimoine

On peut découvrir à Aoste des vestiges romains importants, dont la Porte Prétorienne, l’Arc d’Auguste, les restes du théâtre et du forum. La ville et son territoire conservent aussi des édifices médiévaux, des tours et murs défensifs, des fontaines et des cours, et même des vestiges préhistoriques avec une zone de mégalithes.
Le centre historique est formé de jolies rues piétonnes autour de la Place Chanoux, le cœur de la ville. La cathédrale date du XIIe siècle, mais il ne reste de cette époque que les deux clochers romans.
Dans les environs se trouvent de nombreux châteaux suggestifs, remontant au moyen-âge pour les forteresses les plus anciennes.
Les skieurs peuvent aussi trouver à Aoste un hébergement pratique, étant relié par 17 minutes de télécabine au domaine skiable de Pila situé à 1800 mètres d’altitude. Ce domaine peut aussi intéresser les randonneurs et les VTT en été avec ses nombreux sentiers dédiés.

Lieux et monuments d’Aoste

Arc d’Auguste et pont romain

L’Arc d’Auguste fut construit à l’entrée de la cité romaine après la fondation de la ville en 25 avant J-C. quand le peuple de Salasses fut définitivement vaincu.
Il est situé peu avant le passage de la Porte Prétorienne le long de la principale voie d’accès. A proximité le Pont de Pierre d’origine romaine enjambait la rivière Buthier, qui coule désormais plus à l’ouest.
Sous l’arche, se trouve un crucifix qui date du XVe siècle. En façade les niches vides abritaient probablement à l’origine  des trophées.

Porte prétorienne

Dans l’antique enceinte romaine, la Porte Prétorienne était l’entrée orientale de la cité et son accès principal, édifiée en 25 avant notre ère. Elle est constituée de trois arches dont celle du centre qui est la plus grande permettait le passage des chars, les deux latérales étaient réservées aux piétons.
Entre les ouvertures fut installée une place d’armes. Le niveau du sol était deux mètres plus bas à l’époque romaine.
Côté extérieur se voient encore les rainures engendrées par les grilles qui étaient baissées la nuit. Il reste quelques plaques de marbre en façade qui à l’origine recouvrait l’ensemble de l’édifice. Une chapelle fut aménagée au moyen-âge dont il ne reste aujourd’hui qu’une niche.

Théâtre et Forum romain

Non loin de la porte Prétorienne on découvre les beaux vestiges du théâtre romain (à l’intérieur du parc archéologique), construit lors de la fondation de la ville autour de l’an 24 avant notre ère, adjacent à l’amphithéâtre construit probablement sous le règne de l’empereur Claude (vers l’an 50 de notre ère), ainsi que les restes du forum romain dans les environs.
Il reste la façade méridionale du théâtre, haute de 22 mètres, avec ses arcades et ses fenêtres hétéroclites. Il reste aussi la partie inférieure des gradins de la cavea, ou les fondations du mur de la scène de fond.
Au Moyen Âge, de nombreuses constructions y furent adossées, qui furent détruites par la suite lors des travaux de restauration modernes.

Collégiale Saint-Ours

L’ensemble monumental de Saint-Ours est le plus important site religieux de la ville, comprenant l’église édifiée à partir du XIe siècle, le clocher médiéval du XIIe, le cloître du XIIe siècle avec ses chapiteaux sculptés de scènes bibliques, les bâtiments du prieuré du XVe siècle, le musée du Trésor et les fresques du XIe siècle. L’église fut construite au IXe siècle, sur un édifice paléochrétien des Ve et VIe siècles où se trouvait auparavant une vaste nécropole, puis l’église romane construite au XIe siècle. Il reste sur la façade de l’église sur 15 mètres les restes d’un clocher édifié en 989.
Le clocher du XIIe était à l’origine inclus au sein des murailles défensives avec une autre tour.
L’église conserve un très beau chœur en bois du XVe siècle, une ancienne crypte et l’important cycle de fresques du XIe siècle au plafond.
Dans le chœur les fouilles ont révélé un pavement en mosaïque carré inconnu, dont une élégante représentation de Samson qui tue le lion dans le médaillon central.

Le cloître roman est remarquable, probablement de 1133, œuvre d’ouvriers provençaux ou lombards, avec des colonnes jumelées hétéroclites, des chapiteaux sculptés, avec symboles de l’Ancien et du Nouveau Testament, de la vie de Saint Ours, des êtres fantastiques, etc

Cathédrale d’Aoste

La cathédrale d’Aoste, Santa Maria Assunta, fut fondée au XIIe siècle, mais ne garde de cette époque romane que ses deux clochers. Elle se dresse sur l’actuelle Place Jean XIII, où se trouvait un ancien espace sacré du Forum romain, entouré par le Cryptoportique, dont on trouve de grandes portions bien conservées sous la cathédrale. C’est près de ce portique que fut construit le premier édifice chrétien vers la fin du IVe siècle. Le vaste complexe survécu jusqu’au au moyen-âge et la grande reconstruction romane.
L’intérieur est essentiellement gothique, rénové radicalement aux XVe e XVIe, mais conserve des fresques au plafond du XIe. Au sol, Dans le chœur, deux mosaïques au sol du XIIe et du XIVe siècle, représentent les mois de l’année, des animaux fantastiques, ou le Tigre et l’Euphrate. La crypte date du XIe siècle avec trois nefs séparées de fines colonnes médiévales et de colonnes romaines.
La façade de la cathédrale se compose d’un atrium du XVIe avec de remarquables sculptures en terre cuite et des fresques, et d’une façade néoclassique de 1848. Le cloître en forme de trapèze remonte à 1460, mêlant différents matériaux comme marbre gris pour les colonnes, calcaire et plâtre pour les chapiteaux décorés

Cryptoportique romain

Ce monument datant de l’époque d’Auguste servait notamment à égaliser le terrain entre le Forum et la zone sacrée. En sous-sol, il était à l’origine surmonté d’une colonnade en marbre ayant totalement disparue, au nord du forum, encadrant les deux temples primitifs.
Il est formé de trois bras en forme de fer à cheval, avec deux nefs couvertes de voûtes en berceau, dont un bras central de 87 mètres et les latéraux de 72 mètres.
Utilisée comme caves à partir du moyen-âge, la température à l’intérieur y est constante.

Place Chanoux

La place centrale d’Aoste est la vaste place Émile Chanoux, lieu de manifestations culturelles et sportives, dominée par l’Hôtel de Ville, un édifice de style néoclassique construit en 1839, et par l’Hôtel des États construit en 1724, siège d’expositions temporaires

Via Croce di Città et centre historique

La Via Croce di Città (Croix-de-Ville) est la rue piétonne la plus animée du centre historique, qui a pris son nom d’une croix érigée en 1541 en souvenir de l’expulsion des calvinistes de la Vallée d’Aoste.
Une autre rue animée, perpendiculaire à la précédente est la Via di Porta Pretoria, depuis la Porte Prétorienne, précédée depuis l’Arc d’Auguste par la Rue Sant’Anselmo.

Musée archéologique régional

Le musée archéologique expose des trouvailles de plusieurs cultures : Égypte antique, étrusques, romains, chrétien et médiéval, notamment avec une importante section numismatique avec des monnaies allant de l’époque grecque aux Savoie, en passant par les celtes, gaulois et romains.
Dans les souterrains sont conservés les vestiges de l’angle sud-ouest de la tour orientale de la Porta Principalis Sinistra, l’une des quatre antiques portes d’accès de la ville d’Augusta Prætoria.

L’aire mégalithique

Une zone mégalithique fut découverte en 1969 à la périphérie occidentale de la ville. Elle compte des éléments datant de plus de 6000 ans comme des labours rituels du néolithique, des stèles anthropomorphes de l’âge du cuivre et des sépultures de l’âge du fer.
C’est désormais une aire couverte de 10 000 mètres carrés de fouilles, le plus vaste site archéologique couvert d’Europe.

Enceinte romaine et médiévale

Il reste de belles portions des murs antiques et médiévaux à Aoste, avec des tours plus ou moins conservées et transformées.
À l’époque romaine, l’enceinte mesurait 724 par 572 mètres, atteignant une hauteur de 7 mètres, recouverte de blocs de travertin à l’extérieur, et munie de 20 tours. Au moyen-âge, maisons-fortes et bastions s’appuyèrent sur les murs et le travertin fut réutilisé.
Il reste une bonne partie des murs, dont la Porte prétorienne (lire plus haut) la plus grande des quatre portes de la ville romaine originale. La Tour Fromage (ou De Casei) date des XIIe-XIVe siècles, la Tour du Baillage à l’extrémité nord-est de l’enceinte fut romane puis reconstruite au Moyen-âge. Côté nord, il y a la Tour Perthuis. Vers l’ouest, la Tour neuve est de la moitié du XIIIe siècle, la Tour du Lépreux fut un ancien bastion romain transformée en résidence féodale par les nobles Friour vers le XIIe. La Tour de Bramafam, côté nord et dotée d’un bastion du XII-XIIIe à plan circulaire avec dans sa base des vestiges des tours. Enfin, la Tour du Pailleron est la seule avec la Tour du Lépreux ayant gardé son aspect romain.

Autres lieux et églises

• L’Ermitage Saint-Grat se trouve à 15 km sur les pentes vers le sud, à 1772 mètres d’altitude, qui remonte au XIIIe siècle, agrandi au XVIIIe, avec une statue de 1853 du saint, haute de trois mètres sur le clocher.
• Piazza San Severino aménagée dans l’ancien Forum romain
• L’église Saint-Stéphane, juste à l’extérieur des murs, remonte au moyen-âge, reconstruite au XVe puis au XVIIIe dont les fresques en façade datent de 1729-1735.
• Centre Saint-Bénin. Fondé autour de l’an mil par des bénédictins, le prieuré de Saint-Bénin fut transformé en Collège d’études supérieures par le pape Clément VIII en 1597. La chapelle fut reconstruite au XVIIe près du clocher roman du XIIe siècle. Il est désormais adapté à l’accueil d’expositions d’art contemporain.

Carte

Informations

• Article Wikipédia : fr.wikipedia.org
• Site touristique sur Aoste et ses environs : www.aostainfo.it
• Portails touristique Val d’Aoste : www.lovevda.it