Théories
de l'origine des Etrusques
On sait
encore peu de chose des étrusques, les éléments
sur lesquels se base l'histoire de cette civilisation remontent
à l'antiquité grecque et romaine.
Hérodote,
le grand historien grec offre une reconstitution des
origines, mais les Etruscologues et les archéologues remettent
aujourd’hui fortement en cause les seules interprétations
d'Hérodote, dont la théorie est très
diffusée parmi les écrivains classiques. Son récit
semble en effet trop s’inspirer des mythes et des légendes, qui
dans l'antiquité tendaient à relier les origines des
Etrusques, peuple occidental, à une migration venue de l'Orient,
de Lydie, sous le guide d’un
grand chef Thyrrénien, après
la grave famine d’une époque mythique ayant suivi la guerre de
Troie.
Hérodote
rappelle la légende des peuples venus de Lydie :
« Les
coutumes de Lydie sont semblables aux grecques, sauf
qu'elles font des prostituées de leurs filles. Ce sont les
premiers à avoir inventé et employé une devise
d'or et d'argent. […] Et, selon ce qu'ils disent eux-mêmes, les
monnaies maintenant en circulation parmi les Grecs ont
été inventés par les Lydiens : celles-ci,
disent-ils, ont été inventées lorsqu’ ils ont
colonisé le région Tyrrhénienne. Voilà leur
histoire : [... ] leur roi a partagé le peuple en deux groupes,
voués à deux destins différents, de sorte que l'un
des groupes devrait demeurer sur place et l'autre rentrer au pays ;
lui-même devait être le chef de ceux dont le sort est de
rester, et son fils, dont le nom était « Tyrrhenus
», le chef de ceux qui devront rentrer [... ] ils sont venus en
Ombrici, où ils ont fondé des villes et y ont
vécu. Ils ne se sont plus appelés « Lydiens
», mais Tyrrhéniens, d’après le nom du fils du roi
qui les avait menés ici. »
A
l’opposé, Dionysius de
Halicarnassus (100 Av J-C) ou Dionigi
Alicarnasso, critiquant la thèse d'Hérodote formula une
autre hypothèse : celle de l’origine autochtone des
Étrusques. Il les a décrit comme des indigènes
d’Italie, se nommant « Rasenna » et faisant partie d'une
nation antique « qui ne
ressemble à aucune autre aussi
bien dans leur langue que dans leurs façons de vivre, ou dans
leurs coutumes »
Alors que
Livio accrédite
une troisième théorie, celle d’une
provenance septentrionale, dont les populations alpines seraient
les ancêtres.
Ils avaient tous les trois en partie raison, même si leurs
théories sont erronées.
En effet, une
certaine opposition aux origines intégralement orientales, est
motivée par la difficulté de l'archéologie
actuelle pour trouver une continuation entre les civilisations qui se
sont succédées en Italie centrale, sans pourtant y
décerner une fracture suffisamment nette qui correspondrait
à l’installation d'un peuple étranger émigrant.
Pendant
longtemps on a pensé pouvoir placer cette fracture autour des
1000-800 av J-C, période où cette civilisation venue
d'Orient, se substituerai à la civilisation préexistante
sur le territoire italien ; cette dernière est appelée
"Villanovienne" parce qu'elle
fut identifiée pour la
première fois dans une région appelée Villanova,
près de Bologne.
D’après
di Mario, les
Étrusques étaient un peuple autochtone,
déjà présent lorsque débarquèrent
les Tyrrhéniens et furent appelés Étrusques par la
suite. C'est la vision qu'eurent les Romains, qui désignaient en
effet comme «
indigènes » tous les peuples qu'ils savaient être
plus antiques qu'eux-mêmes.
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